Suite à quelques discussion avec @natacha et @how ,
je vous partage ici une tentative d’écriture. En quelques désirs d’une sorte (sortilège) d’auto ethnographie foutraque j’avais décidé de balancer sur des murs un peu de description de mes pratiques en biologie de garage. le #BioMonstration est rapidement venu donner un signature comme repère à ce fil peu cousu, une balise dans la formulation de mes pensées.
Un graffiti tagué qui émerge sans cohérence de fréquence lorsque à la fois une envie de partager croise une croyance, ou une espérance, que je peux décrire simplement un petit bout d’un truc plus grand.
Plutôt que de forcer une restructuration de ce proto canevas, je souhaite le retranscrire ici tel qu’il se verse depuis mon imaginaire sur des murs de l’Internet. Dans l’ordre où apparurent ces émanations d’un pseudo désordre, d’une obscurité ou d’un brouillard perçu par la personne non initiée.
23 juin 2021
- Débioguer :
C’est quand tu corriges une séquence dans ta séquence d’un bout du vivant.
À ne pas confondre avec dépiauter.
- Laborantine, laborantin :
Le gentillé de personnes habitant·e·s le département du laboratoire.
- Plasmide :
Un peu comme un cadre hifi hightech pour voir un ADN non-chromosomique, souvent fournit par des bactéries ou en levure de boulangerie.
Bactéries et levures que les humain·e·s étalent partout sur leurs écrans plasma.
- Bionoob·e :
Ethnonyme d’un groupe de personnes habitant·es hors de la cellule disciplinaire de la biologie, parfois désireuses d’y entrer.
- Biohackeuse, biohacker :
Ethnonyme d’un groupe de personnes entrées par effraction dans la cellule disciplinaire de la biologie et qui œuvre à briser chaînes, murs, et barreaux.
- C8H10N4O2 :
Formulation avec chiffrement de la CAFÉINE par la cellule disciplinaire de la chimie. Celle-ci pensant probablement que la qualité du chiffrement offrirait assez de sécurité pour garder coffrée chez elleux la dite substance.
(YouHaveBeenPwnd)
24 juin 2021
Je me dis que je peux continuer ce fil avec un #BioMonstration dans l’intention de micro-narration un peu différemment de pratiques dans l’étude et la manipulation du vivant.
Sorte de (auto)ethnographie poivrée à la fabulation
Avant les suites, hop les oreilles dans Bio Is The New Black : Design embarqué dans un laboratoire de biologie
https://cpu.dascritch.net/post/2021/06
Remarque :
il est mentionné dans l’épisode que le Design pourrait avoir comme première émergence historique l’année 1750
le mot et concept biologie lui arrive en 1766 par Michael Christoph Hanow ; puis en 1797 par les médecins Roose, Burdach et Treviranus (1800 -1802) puis par Lamarck (1800 - 1802) naturaliste, botaniste, zoologiste.
Comme discipline scientifique.
« Le positiviste en biologie évite les concepts métaphysiques en opérant une
réduction dans ses questions. Ainsi, quand François Jacob déclare qu’on n’étudie
plus « la vie » dans les laboratoires, on peut comprendre que le concept de « vie » s’apparente aux anciennes abstractions de la métaphysique. Que se passe-t-il dans les laboratoires ? On étudie des relations d’oxydoréductions, des méthylations, différentes réactions entre des molécules : mais voit-on jamais la « vie » ? Au lieu de la « vie », la biologie positive étudie les propriétés d’un des niveaux d’organisation
caractéristiques du vivant (individus, issus, cellules, molécules).
On pourrait convoquer d’autres exemples : la biologie étudia t-elle « l’animal » ou uniquement des
séquences d’action-réaction, des réflexes, des comportements stéréotypés ? Étudie t-elle « l’humain » ou seulement sa physiologie, ses comportements sociaux ? »
Métaphysique et biologie, par Thierry Hocquet dans précis de biologie
https://fr.calameo.com/read/000015856d
- Lavaboratoire :
Lieu d’expériences et de manipulation dans la salle de bain des personnes des communautés de la biologie DIY / garage / hacking.
« nous avons extrait et séquencé un ADN en lavaboratoire »
Merci à @kaerhon pour avoir éclairé ce point important
Lavaboratoire illustré en image
- Paillasse :
C’est lundi, j’ai rangé et nettoyé ma paillasse pour le retour au travail.
Plan de travail qu’en biohacking / biopunk / #diybio tu galères à faire toi même, puis devient une de tes zones de travail très fréquente.
Porte t’elle difficilement son qualificatif de « plan » tant il s’y joue et déroule des phénomènes et évènements qui déstabilisent, voir crèvent, beaucoup de nos planifications établies ?
Qui hante qui ?
Souvent j’y pense la nuit, parfois je m’y sens enfermé dans ses tergiversations.
« Grande enveloppe de toile, ordinairement remplie de paille, dont on garnissait un lit »
Pas un détenu qui ne se retourne le soir sur sa paillasse à l’idée que l’aube peut être sinistre, qui ne s’endort sans souhaiter qu’il ne se passe rien. — (Henri Alleg, La Question, 1957)
Monstration pourrait avoir un origine double sémantique en latin à double signification.
Monstratio : montrer
https://fr.wiktionary.org/wiki/monstratio#la
MONSTRO, AS, ARE, AVI, ATUM, : montrer, faire voir de manière précise. Indiquer.
La chose que l’on indique, montre, du doigt.
Et aussi monstrum : un fait inattendu interprétable comme un « avertissement » d’une puissance supérieure. Et Monstrosus qui signifie bizarre, voire difforme
- Dysfonctionnement
Lavaboratoire bouché
Boîte de Petri contaminée
Microscopie ratée
Incubateur dysfonctionnant
Insertion de plasmide modifié ratée
Etc
Le dysfonctionnement, le bug, la panne, la « désobéissance », la grève ou plus globalement « l’accident » (chez Virilio) sont des générateurs d’espaces saturés (de messages, de pollutions) remplissant chacun une fonction assez précise. À commencer par permettre de sortir de la sidération, de se mettre en “marche”, de dé/panner (merci Olivier Ertzscheid)
C’est aussi l’occasion à saisir pour nous reconfigurer collectivement
Par exemple, atelier de 2 jours de biohacking en bibliothèque… dès le début l’un des appareils était en panne.
Cette occasion fut saisie par des personnes non intéressée initialement par l’atelier, et aux profils très différents des primo participant·es, de s’insérer dans le groupe et de « tordre » le « programme » (marche) initiale de l’atelier pour se l’approprier et lui donner une nouvelle fonction / finalité
7 octobre 2021 : to be continued