Campement des sans papiers, appel aux soutiens
Depuis des années, nous sommes des milliers de sans papiers à occuper des bâtiments en Belgique pour donner une visibilité à notre cause. Nous nous organisons en occupations militantes, pour dénoncer la politique migratoire de ce pays qui nous impose de vivre dans l’injustice et la précarité et le racisme institutionnel. Le 31 mars, les habitants de plusieurs de ces occupations sont expulsés par des propriétaires et autorités locales, et les alternatives qui nous sont proposées ne sont tout simplement pas acceptables. Pour nous, il ne s’agit pas seulement d’avoir un toit. Il s’agit de changer la politique migratoire, et que celle-ci s’applique indistinctement à tous les migrants. Car oui, l’accueil réservé aux ukrainiens ayant fui la guerre constitue une exception à ce qui devrait être la règle, et nous sommes ainsi forcés de constater qu’il y a un deux poids deux mesures insupportable quant à l’accueil des étrangers dans ce pays. Tous les migrants, et donc tous les sans papiers, ont le droit à une vie digne. Contrairement à ce qui est répété depuis des années, la Belgique a la capacité de les régulariser. Elle en fait actuellement la démonstration.
Pour toutes ces raisons, en nous inscrivant dans la poursuite d’une longue lutte, nous, sans papiers de Belgique, organisons un camp d’action le 31 mars, quelque part dans un lieu bien visible de Bruxelles. Le fonctionnement de ce campement sera décidé d’une manière démocratique par l’ensemble des collectifs impliqués dans la mobilisation.
Nous souhaitons le rappeler encore : nous sommes toujours là et nous avons l’intention de rester en Belgique ! Notre combat ne cessera que le jour où les sans papiers de Belgique auront obtenu leur régularisation.
Ensemble, avec l’appui et la participation de nombreux collectifs et organisations de sans-papiers, et le concours de nombreux soutiens de la société civile, nous exigeons la régularisation de toutes les personnes condamnées par les politiques actuelles à vivre dans l’ombre de la société. Et nous lançons cet appel à tous nos alliés et ami.e.s ; venez nous soutenir !
Retrouvez nous le 31 mars pour soutenir l’installation du camp, 12 avenue du Port à 14 h, et retrouvez-nous les jours qui suivront. Votre soutien et notre détermination finiront par mettre un terme à cette injustice déchirante.
Nous sommes ici, nous vivons ici, nous travaillons ici, nous élevons nos enfants ici. Nous sommes voisins, collègues, clients ou employés exploités. Nous voulons enfin être reconnus comme citoyens à part entière de ce pays.
Notre détermination est notre seule arme, et elle ne fléchira jamais.
Si j’sais pas où j’dormirai demain
Et ben ça d’vrait aller
Tu sais bien, j’me contente d’un rien
Moi, tant qu’j’ai les papiers
C’que j’voudrais, c’est manger à ma faim
Tous les jours de l’année
Et puis, j’me demande si enfin
En grand j’pourrais rêver
(Stromae, Riez)