Le troisième jour
Julien Bellanger (PiNG, Nantes) ouvre la session sur la question de ce qui relie les lieux malgré l’absence de réseau. Certaines personnes refusent l’idée d’un manifeste : une tentative “ni art ni science” a conduit à la question de l’utilité d’un manifeste et la réunion s’est terminée en engueulade. Le terme hackerspace semble désuet : on lui préfère les termes galvaudés de tiers lieu ou fablab. Il est important d’affirmer ce qui caractérise un hackerspace. Et puis, voulons-nous vraiment côtoyer les gens qui fréquentent notre espace ?
Louise interroge la place du hackerspace dans la société, notamment relativement aux ingénieurs qui trouvent l’outillage au sein de leur école.
“J’ai envie de brûler des fablabs”
Ce genre de trucs institutionnels à la mode portés sur la fabrication etc. sans réflexion sur la culture qui les accompagne, et surtout sans la dimension politique.
Temps commun
Temps formel et informel : l’inscription de Mix’Art Myrys dans des réseaux de dimension nationale… Au formel, le laminoir du service public fondu dans la grosse roue de l’ultra-libéralisme, répond un temps informel qui nous concerne.
12.8% de votes aux élections.
(Mes notes sont un peu fragmentaires, c’est en raison du multi-tasking:
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Alex abonde dans le sens de Louise, évoque la cruauté du monde du travail. Là ça a dérivé sur la question du travail.
La proposition, insiste @natacha sur l’informel, on peut éviter d’envisager les choses selon le triumvirat travail-famille-patrie, mais envisager une revendication de nos espaces de vie selon une vision plus solidaire de tiers-paysage.
Louise rappelle que l’arrivée en F̷̪̤̋ṟ̵͙̾͗a̷̛̩̎n̴͙͙̿́c̸̙͙̈e̵̪͒ des fablabs correspond à l’idée de start up nation. Que fais-tu dans ton hackerspace ? Et bien cette question politique ne se posait pas. Mais depuis l’arrivée des fablabs, c’est comme si l’État avait surgi dans les hackerspaces, créant une tension politique, un conflit qui réveille l’entrée du politique dans un espace qui évitait cette question. L’arrivée des questions féministes et LGBTI pose la question de la ligne de partage. À minima on fait un réseau solidaire pour se soutenir, contre l’État et les entreprises privées. Penser des actions en commun et faire émerger les points d’accord.
Service après-vente des hackerspaces : notre but est-il de faire nos projets, répandre la parole à d’autres, est-ce pour soi ou pour les autres ? Les associations sont meilleures dans le prosélytisme.
Quelles sont les limites de la communauté, qui pose son regard au monde. Souvent c’est l’agressivité qui crée la limite, mais l’intégration doit se faire par la bienveillance.
Quelle est la dépendance au lieu ?
Fabien a abandonné l’idée de rassembler les luttes féministes, vegan, etc. mais rappelle l’importance d’accueillir des gens insensibles à ces questions pour provoquer leur pensée sur ces sujets.
Saltimbanque… Essaimer ce qu’on fait dans divers lieux… On va à la cueillette, on s’imprègne du territoire…
Garder le lien, ne pas se mettre en contre.
Un embryon de quelque chose…
Faut pas se leurrer : on est dans un contexte qui ne permet que de vivoter.
“Nous on est complètement désarçonnées par les plateformes”
Il ne faut pas hésiter à essaimer. Je dis ça, je dis rien.
Identifier les moments
Je pense qu’on ne peux pas être féministe sans être anti-raciste et anti-capitaliste.
Ni tous les combats sont séparés, ni dans tous les moments on remplit toutes les conditions de revendications.
Réfléchir sur les articulations entre tous nos combats.
Joël est doublement emmerdé parce que Mix’Art Myrys accueille ces débats. Du coup, à cause de deux trois connards on focalise, ça s’enkyste, ça pourrit… Je suis agacé de l’irresponsabilité de certaines personnes à laisser aller leurs propos…
De la dénonciation de l’amiante qui met en danger les gens jusqu’à la montée en épingle qui déborde sur une baffe, un braquage généralisé, et un braquage identitaire (de part et d’autre). On s’arque-boute sur un mot d’adolescent “we make porn”, on s’arque-boute sur une crispation qui devient un noeud de conflit insolvable.
“Excuse-moi mais faire un bbq lors d’une action vegan c’est pas une mauvaise blague, c’est une agression directe.”
L’effort d’ouverture n’est pas flagrant. Le manque d’ouverture et d’effort d’inclusion est en train de nuire au THSF, de nuire à la communauté et de fragiliser la communauté.
“La démocratie n’ est pas la loi de la majorité mais la protection de la minorité.” – Albert Camus
Un texte…
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ou c’est la merde
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on entend et apporte le soutien aux personnes agressées et mises en fragilité
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mais on souhaite créer des solidarités pour persévérer dans nos combats
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déclaration d’intention commune Mix’Art Myrys et Tétalab ?
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reconnaître aussi le problème structurel : le problème du sexisme n’est pas un problème d’individus mais un problème de structure.
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Prise en charge de l’échange possible. Ne pas dire : trois personnes sont chiantes, mais engager les problématiques directement dans la programmation…
@seejayer propose THSF : qui ? Où ? Comment ? C’est quoi le festival off ? – Il n’en existe pas pour l’instant.
@how : mais l’idée serait plus d’intégrer les sujets dans la programmation principale…
C’est de l’ordre de la pratique quotidienne. Au sein de Mix’Art Myrys, plus de la moitié des sujets sont présentés par des femmes ; au THSF il y a un problème de testostérone…
Il faut faire un effort actif d’aller chercher les minorités.
Vous les sourds, vous savez écouter.
Il ne suffit pas d’être convaincu de l’égalité homme-femme : il faut mettre beaucoup de poids dans la balance pour rétablir un semblant d’équilibre.
“Attention, cette année on fait attention à la prog, il faut qu’il y ait des femmes…”
“Ils vont avancer petit à petit. Ce n’est pas pour ça qu’il ne faut pas les encourager.”
“Nous là on est un groupe qui fonctionne, depuis des années : veulent-ils travailler avec nous ?”
L’assertivité est considérée comme l’art de faire passer un message difficile sans passivité mais aussi sans agressivité. – @seejayer
On reconnaît pourquoi les gens partent. On veut qu’ils reviennent. C’est notre position. Il suffit pas juste de dire bravo aux efforts qui sont faits. L’ambiance sociale des mecs entre eux est exacerbée par la présence majoritaire masculin(ist)e.
La charge émotionnelle est très forte. Herveline se mange les revendications comme une atteinte personnelle et quitte la discussion – elle était arrivée en cours de discussion, cela fait 2 heures qu’on est sur le sujet.
C’est assez assertif ?