RADIOACTIVE, l’histoire de deux forces invisibles : la radioactivité et l’amour

RADIOACTIVE, l’histoire de deux forces invisibles : la radioactivité et l’amour.
Très beau roman graphique de Lauren Redniss qui revisite l’histoire des sciences à travers Pierre et Marie Curie. Pour moi, une belle prise de(re)conscience -ou biais de confirmation(?) - concernant la différence entre croyance et savoir, si bien expliquée par Michel Klein. Ainsi, si de nos jours la radioactivité est associée aux centrales nucléaires, à la bombe atomique ou aux procédés de datation, elle fut au moment de sa découverte source d’inspiration pour les théories spiritualistes et nombres de penseurs et artistes tels que Graham Bell, Arthur Conan Doyle ou Edward Munch s’y penchèrent.

« Electricité, radio, télégraphe, rayons X, et à présent radioactivité : à l’aube du XXe siècle, des forces invisibles transformaient la vie quotidienne de façon radicale. Ces progrès éblouissaient autant qu’ils désorientaient : pour certains, ils rendaient floue la frontière entre sciences et magie. Si une lumière invisible était capable de traverser la chair pour faire apparaître le squelette, pourquoi alors ne pas croire à la lévitation, la télépathie ou la communication avec les morts ? »

C’est l’époque où la connaissance limitée que l’on avait du radium permit à des charlatans de toutes sortes de vendre des cigarettes, des crèmes pour le visages, des dentifrices, des chocolats…au radium pour remède miracle.

Si ce témoignage peut vous sembler désuet, il est pourtant toujours preignant dans nos sociétés actuelles, et nombres de mouvements soit disant spirituels surfent sur la méconnaissance des publics pour « vendre » de la science détournée à coup de médecine quantique, d’hypothèse Gaia, et j’en passe.

« Il y a deux sortes de magie. La première est conçue par les humains : une personne produit des effets qui semblent magiques ou mystérieux pour toutes les autres sauf pour elle, car elle sait qu’ils sont de son fait. Ensuite, il y a la magie de la nature – on la qualifie ainsi parce que nul n’en comprend le processus. Dès que celui-ci sera connu, il n’y aura plus de mystère, il ne s’agira plus de magie. Ce sont les résultats naturels de causes matérielles. » LoÏe Fuller - 1911