Question sur Paul Virilio & Désarmer la catastrophe

Je commence (embryon) un texte sur « Action / Recherche pour désarmer la catastrophe »

Paul Virilio est un auteur phare (ahem) sur ce sujet.

  • Avez-vous des lectures et/ou commentaires critiques sur le travail de cette personne ?

Un pas plus loin,

  • Connaissez-vous des auteurices non-blanches / non cis-het sur ce sujet.

Comme c’est une question de niche avec un auteur très référencé, je décide de ne pas polluer votre vie avec des références dans ce post.

euh pas sure de comprendre, j’ai lu Paul Virillo il y a bien 20 ans, mais il me semble me souvenir que c’est un accélérationiste, son éloge de la vitesse abouti à la constatation du bonheur de foncer dans le mur comme résultat inéluctable. Peut-on appeler cela désarmer la catastrophe? C’est un peu comme désarmer une bombe en explosant avec.

Il avait a l’époque un niveau 0 de pensée sociale, et un individualisme bien ancré, est-ce que ça a changé?

Interview de Virilio en 2018 https://www.sciencesetavenir.fr/fondamental/deces-de-paul-virilio-urbaniste-et-philosophe_127661

“Une recherche qui ne recherche pas sa catastrophe, ne recherche pas”

Vous préconisez donc une sorte de principe de précaution ?

Plus que ça, le principe de responsabilité ! La réussite du progrès, je ne la nie pas, au contraire, je la prends au sérieux. Et, la prenant au sérieux, je suis obligé de la prendre au tragique. Une recherche qui ne recherche pas sa catastrophe, ne recherche pas. Elle est une sorte de foi absolue dans le progrès. Les scientifiques ne doivent pas avancer sans analyser l’accident. L’écologie est là pour le prouver : ce n’est pas seulement après des siècles de consommation d’énergie fossile qu’il faut se poser la question de la pollution de l’environnement…

Est-ce pour cela que vous prônez la création d’une « université du désastre » ?

Oui, ce serait un lieu interdisciplinaire et transcivilisationnel. Son rôle ne serait pas de nier le progrès, mais de le désarmer de ses catastrophes, ou tout au moins poser la question de son désarmement.
[…]
Mon université serait un arsenal à l’envers, pour ne produire ni nouvelles armes, ni guerre de plus en plus totale. Retarder ou accélérer les possibilités de la technique, c’est la seule manière d’être d’avant-garde !

J’avoue que cet extrait semble le poser dans une autre dimension que ce que tu en dis @natacha. Ne l’ayant pas ou peu lu, je n’ai pas d’avis sur la question.

Pour répondre à la seconde question le Brutalisme d’Achille Mbembe peut ouvrir une voie, avec les bémols que pose @natacha sur ce dialogue apparemment convenu avec ce diplomate français (?)

et aussi ce bouquin avec la grenouille écrasée dans la trace de pneu… Désolæ je n’ai pas une disponibilité suffisante pour donner des références précises… Je pense aussi à un autre livre que @natacha porte en estime sur l’implication des Noirs dans l’informatique américaine, mais c’est peut-être trop tangeant. Je suis sûrx qu’Arundhati Roy doit avoir des fils à tirer sur le sujet aussi.

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