Problématiques

Il s’agit de mettre en valeur le rôle du non-technicien dans l’élaboration d’un logiciel. Autrement dit, de déconstruire ce qu’est un logiciel dans la mesure où, contrairement à un outil mécanique dont l’usage peut suffire à émanciper l’usager, le logiciel, par la fluidité de sa matérialité et son apparente innocuité, ainsi que par la mise en jeu de tout ce qui n’est pas le corps, peut influencer plus profondément, de manière furtive et fourbe, le rapport au monde même.

Cela ne signifie pas qu’un outil mécanique n’est pas générateur d’aliénation, mais cela signifie que s’il est moins évident qu’il se développe une aliénation au logiciel, il est aussi plus facile d’adresser collectivement cette aliénation, car il est matériellement bien plus abordable d’écrire du code que de fabriquer des machines.

Exemple simpliste d’aliénation : quelles sont les opérations nécessaires pour effectuer un copier-coller ? Un·e utilisat·eur·rice de logiciel propriétaire (ou «privatif», tels Windows ou Mac), répondra par une séquence de quatre opérations : 1) sélectionner le texte à copier, 2) presser la touche de contrôle et la touche C, 3) sélectionner la destination, 4) presser la touche de contrôle et la touche V. Un·e usag·er·ère de logiciel libre pourra répondre par une séquence de 3 opérations : 1) sélectionner le texte à copier, 2) sélectionner la destination, 3) middle-click