Nous étions sur le point de faire la révolution féministe… et puis le virus

Merci pour toutes ces ressources, j’ajoute celle-ci et cet extrait auquel je crois dur comme fer:

"[L’] approche rationnelle est vite asséchante si on ne l’articule pas à des imaginaires « empuissantant » . J’entends : des idées, des sensations, des perceptions qui nous arrachent à nos habitudes, redonnent une puissance à nos désirs mutilés ; des univers qui activent l’envie de vivre autrement en prenant ce monde-ci à bras-le-corps.

Cet imaginaire n’est jamais mieux porté à mon sens que par les récits. Parce qu’un récit a cette faculté de mettre en scène des personnages auxquels on s’identifie et qui deviennent des vecteurs affectifs qui nous engagent : à partir du moment où l’on s’identifie à un personnage, on va ressentir ce que le personnage éprouve. Et si ce personnage est une révoltée, qui se bat, une héroïne qui construit une vie alternative, libre et collective, et que l’on met ça en scène dans une histoire riche, où l’empathie et la générosité l’emportent sur le survivalisme perso, qui n’aurait envie de s’en inspirer ? Un film, une série ou un livre font traverser un vécu. Ce que tu vis avec les personnages va rester en toi au même titre que ce que tu as vécu avec tes amis ou ta famille. Ça crée une familiarité avec certaines situations hors norme : la catastrophe, la guerre, une révolution. Quand surviennent ces événements inattendus, ton comportement va s’appuyer sur tout ce qu’a nourri cette mémoire. Yves Citton, qui a beaucoup travaillé sur la notion d’imaginaire, dit : « Le récit préscénarise les comportements. »"