Limininarité(s)

Un texte fort, dont j’avais évoqué de vive voix le venue, par la camarade Léna.

Il me semble non pas faire écho, bien plus faire entrée et approfondissement sur les sujets de soins, de corps, de marges − qui sont en fiat le centre −, de résistances.

Habiter l’instabilité, vivre dans les interstices du monde

« Que les corps considérés comme hors-normes et relégués à des fonctions subalternes constituent le centre situé de savoirs expérientiels décisifs ; ces derniers étant d’une importance capitale puisqu’ils consistent à inventer de nouvelles formes d’existence. Et ces nouvelles formes d’existence, qui se déploient dans les interstices du monde – ces recoins invisibles pour l’œil dominant- portent autant la marque de l’exclusion que les traits de l’émancipation. »

Note personnelle : Léna, autrice de ce texte, prend des torrents de boue sur d’autres réseaux sociaux cannibalistes.
Je vous invite et incite à en faire accueil et usage bien différents ici et ailleurs :hugs:

« s’agréger devient alors un renoncement à soi, mais ce moment de bascule est parfois si proche et désirable que renoncer à soi semble irrésistiblement facile et évident. Ce désir façonné m’a été renvoyé si souvent qu’il m’est arrivé de croire que mon corps n’avait survécu que pour ce moment. Pour cet instant ou tout ce pour quoi j’ai été méprisée s’évapore, et devient l’objet silencieux de la reproduction. Si en franchissant le seuil je ne peux plus être liminaire, mais seulement corps assimilé, assimilable, alors la survie réside peut-être dans le fait de ne jamais passer, dans le refus de parvenir. Refuser de s’agréger au monde qui nous tend les bras et se fondre dans la liminarité comme organisme hôte. Se liminariser, en quelque sorte. »