Le plan de sauvetage bancaire massif qui se cache derrière les mesures contre

Aline Fares nous engage à réfléchir sur ce la manière dont nous souhaitons que se fasse la gestion de la crise financière en cours. Demandons nous si ce ne serait pas le moment d’exiger un changement complet du modèle de sauvetage bancaire et l’occasion de demander aux grnades entreprises et au secteur financier de prendre leurs responsabilités.

https://lareleveetlapeste.fr/le-plan-de-sauvetage-bancaire-massif-qui-se-cache-derriere-les-mesures-contre-le-coronavirus/

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Avant hier, le Financial Times comportait un article de Rana Foroohar, How the virus became a credit run qui commençait par « It was only hours after US president told us, in an address from the Oval Office last week, that “this is not a financial crisis”, when markets began acting very much as though it was. Investors dumped assets resulting in the worst trading day since 1987. »

Hier le président des États-Unis d’Amérique faisait à la Maison Blanche un point sur la pandémie du Coronavirus COVID-19. Alors que son équipe répondait aux questions des journalistes, et comme plusieurs fois depuis une semaine, l’indice Dow Jones s’effondrait de 7.82%, déclenchant les circuits automatiques de suspension des marchés financiers.

L’article ci-dessus d’Aline Fares est effectivement visionnaire et pose de interrogations que nous pouvons, depuis notre confinement, approfondir ensemble.

également une proposition de Paris lutte info
covid 19 mesures minimales

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Cette liste de mesure est intéressante, mais il lui manque une chose (au-dela du fait qu’il y a peut-etre d’autres mesures, d’autres listes intéressantes tournent): avec quel argent finance-t-on ce qui exige des dépenses? C’est là qu’on peut peut-être avancer, et que ce situent des propositions comme celles du CADTM (moratoire sur le remboursement de la dette, intérêts compris, à suivre d’un audit et d’une annulation de la dette qui sera jugée illégitime, et il y en aura surement un gros paquet), mais aussi des mesures qui visent à mettre très largement à contribution les multinationales (par exemple, par un abandon de créance, par le financement des revenus de remplacement càd par le maintien des salaires en leur sein mais aussi le versement des salaires des employés de leurs sous-traitants, ça peut se faire à hauteur des bénéfs générés en 2019 et qu’elles prévoient de reverser à leurs actionnaires sous forme de dividende, et/ou à hauteur des impôts non payés cad la différence entre les 33% théoriques et les taux effectivement payés apres evasion fisacale et autres mécanismes d’optimisation, par abandon de créances, etc…), et il y aura nécessairement une mise à contribution des individus actionnaires et créanciers de ces memes multinationales dont les revenus et patrimoines sont suffisants - le montant du “suffisant” restant à déterminer.

Oui merci @Aline effectivement il ne suffit pas de penser à la situation actuelle mais bien d’engager une réflexion systémique comme le CADTM le fait depuis des années, sais tu si il y a un plan de mener une campagne en ce sens en réponse à la situation actuelle, et comment nous pourrions participer à une telle campagne?

Merci beaucoup @Aline pour cet article et pour ta présence.

Lorsque tu parles des “33% théoriques” tu fais référence aux impôts sur les sociétés n’est-ce-pas ? Les néolibéraux pestent systématiquement contre ce type d’imposition, pourtant si on remonte aux périodes glorieuses de l’économie, ou si on regarde du côté de la Suède ou de l’Islande, les impôts élevés accompagnent souvent des niveaux de vie élevés – je ne sais pas s’il s’agit d’une corrélation ou d’une causation, cependant je m’interroge, et je t’interroge sur l’équilibre entre niveau d’imposition et liberté. Car la « méthode » des sociétés, si je ne m’abuse, consiste à affecter une partie de leurs bénéfices à des « causes » qu’elles soutiennent, afin de défiscaliser : il s’agit donc d’une certaine forme de préemption sur la destination finale des impôts. Serait-il envisageable – y a-t-il des exemples – de décentraliser une partie de la décision sur l’affectation des fruits de l’impôt aux contribuables mêmes, de sorte à « désystématiser » le pouvoir financier des États ? J’imagine par exemple une imposition effective de 33% sur les sociétés qui seraient à la charge de l’État d’affecter aux pouvoirs publics (éducation, santé, infrastructure), une autre part d’impôt (disons, 27% pour arrondir) à charge des sociétés elles-mêmes, et 50% d’impôts sur le revenu des ménages qu’ils affecteraient eux-mêmes où ils en ressentent le besoin. Évidemment cela déplace le problème vers l’intensité de la propagande ou des « services » spécialisés qui ne manqueraient pas d’apparaître pour recentraliser ces décisions, mais une telle possibilité ne ferait-elle pas sens dans un monde où nous pouvons nous concerter à large échelle ?
Par ailleurs il existe le mouvement visant à refonder la fiscalité suivant les observations de Picketty… Qu’en penses-tu ?

" La banque BNP-Paribas maintient son assemblée générale des actionnaires le 19 mai, et versera les dividendes comme prévu, en dépit de l’appel à la “modération” lancé par le ministre de l’Economie Bruno Le Maire. Une exception ? Pas du tout,"

Hello :slight_smile:
Oui je pensais bien à l’impôt sur les sociétés.
Dans ma compréhension et avec la tres petite connaissance en fiscalité que j’ai, les grandes entreprises font largement usage des “niches fiscales”, dispositifs élaborés par les états et qui donnent accès à des réductions d’impôts. En fait la base imposable diminue si l’entreprise fait ci ou ça, comme pour les individus avec l’épargne pension, par exemple. La philanthropie est l’un de ces “ci ou ça” mais je ne pense pas que ce soit majoritaire. Il y a aussi “l’évitement fiscal” grâce à la technique des “prix de transfert” (très bien expliquee par des gens comme Eva Joly). Et en Belgique, la magie des intérêts notionnels, bien expliqués je crois par le Reseau Justice Fiscale.
Resultat: plus les boites sont grosses et internationalisees, moins elles paient d’impôts en proportion de leur résultat.

Je m’interroge sur ce qu’il convient de faire… une pétition?
Ca touche de nombreux pays en Europe, le débat est assez vif en F̷̪̤̋ṟ̵͙̾͗a̷̛̩̎n̴͙͙̿́c̸̙͙̈e̵̪͒, en Allemagne, inexistant en Belgique…
Une idée?
En attendant j’ai écrit un peu à ce sujet:

(Mon titre etait: ce n’est pas de charité dont nous avons besoin. Il a été modifié par l’editrice)

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Salut Natacha,
Il y a des propositions de mesures, aussi des cartes blanches qui se multiplient, mais oui je me demande comment penser l’articulation de tout ça… a partir des mouvements Sante en lutte et/ou Greve des loyers? C’est à priori ce qui me semble le plus intéressant & pertinent, mais à penser, détailler, discuter…

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oui cela peut s’associer aux deux grèves des loyers est à mon sens une initiative plus large dont le portée un peu partout, alors que santé en lutte est sans doute plus structurée (representants etc…) les deux sont probablement complémentaires.

Il faudrait commencer par faire des logos un peu cinglants à diffuser @how ça ne te dirais pas, je sais que tu aimes ça?

moi j’ai beaucoup aimé celui-ci:

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Le détournement de la courbe propagandiste « flatten the curve » qui la fait à l’envers à l’État[^1] m’a fait rire, elle en est d’autant plus pertinente qu’effectivement elle montre bien le momentum de la résistance : tousse ensemble, nous sommes plus fort·e·s. Rien de nouveau mais le trait d’humour – si je puis dire – offre une réelle respiration dans cette ambiance cloîtrée d’impuissance généralisée – et normalisée.

Je vais y réfléchir… Dormir dessus… Quelle est la source de cette excellente cartographie de la situation ?
Certainement l’articulation doit être transversale, diffractive, intersectionnelle.

Une analyse de l’idée de résilience qui replace cette notion pour ce qu’elle est, une demande faite à l’individu de palier aux défaillance du sytème. Nous voyons ceci à l’œuvre actuellement alors que chacun met à disposition le peu de moyen qu’il a pour créer des systèmes d’entraide, et soutenir les systèmes de santé public sous financés, pendant que les entreprises distribuent généreusement des dividendes à leurs actionnaires.
Résilience est le nom de l’opération militaire lancée par la F̷̪̤̋ṟ̵͙̾͗a̷̛̩̎n̴͙͙̿́c̸̙͙̈e̵̪͒ pour faire à l’épidémie de Covid 19

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les-dividendes-aux-hôpitaux

dividendes

J’aime beaucoup ce schema aussi! on est en train avec des amiEs d’organiser une plateforme de soutien pour les personnes en incapacité de payer, avec pour objectif de se fédérer et de s’organiser face aux poursuites des propriétaires qui ne manqueront pas de se multiplier.
Tu as la source de ce schéma, Natacha?

C’est la source du schéma, @Aline ! Tu peux faire un clic droit et sauver l’image (SVG).

Pour ma part, même si je la trouve très bien esthétiquement (malgré ce que prétend @natacha de son manque de talent graphique), j’ai du mal à saisir le rapport entre l’image de l’immeuble en flammes et les gens qui dansent d’une part, et d’autre part l’injonction « les dividendes aux hôpitaux ». Mais cela doit être mon regard trop rationnel qui m’empêche de le constater. Je dois ajouter que @natacha voyait dans ma tirelire hospitalière une représentation du personnel soignant, donc hein, pailles et poutres…

Il suffit de la télécharger (SVG c’est vectoriel) et l’image est en licence art libre (comme le reste du contenu original du site), tu peux l’utiliser comme tu le souhaite en mentionnant la source, mais ce serait bien que quelqu’un qui soit un peu plus graphiste que moi fasse un petit brush up pour qu’elle soit un peu plus claire. et je suis d’accord avec @how il y a peut être un peu trop de choses differentes, peut être modfier le slogan…

Ah oui mais en fait, sans renier vos talents respectifs, je parlais du schéma avec la courbe des loyers impayés en détournement du 'flatten the curve" :wink:

ah chopñe sur mastodon aucune idée de la source mais a mon avis réutilise sans soucis.

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