Le genre grammatical neutre en français : description et analyse de l’émergence d’un système de flexion ternaire
La thèse de doctorat en linguistique d’@alpheratz, autaire de Publications > Spectralx, est à présent disponible en ligne, sous licence CC-BY-NC-ND :
Résumé
Notre travail de recherche thématise l’émergence d’un genre grammatical « neutre » en langue française, à partir d’un « corpus de corpus » produit principalement durant les vingt-cinq premières années du XXIe siècle. Nous observons une anomalie du système de la flexion binaire en français (masculin/féminin) qui s’exprime en discours par des mots inclassables exclusivement en « genre masculin » ou en « genre féminin » (par ex. Diex, iel, auditaires, etc.). Pour clarifier un état des lieux où les termes de leur description grammaticale se concurrencent, nous commençons par construire un appareil métalinguistique (théorie, termes, concepts). Puis, nous interrogeons l’opérativité du concept de neutre dans l’histoire des idées. Après une analyse diachronique qui retrace l’évolution du genre grammatical neutre depuis le latin et le grec, nous suivons deux types de parcours interprétatifs, logico-grammatical et philologico-herméneutique, le premier pour proposer une typologie des régularités morphologiques de ces formes, le second pour tenir compte de leurs conditions de production en discours et identifier les modalités discursives des sujets
parlants. Enfin, nous évaluons les limites de notre recherche, nous interrogeons les différents arguments qui président à la réception de ces mots et examinons les perspectives de recherche qu’ils ouvrent en linguistique.
Le genre neutre est utilisé et développé dans les écrits d’@alpheratz, ainsi que dans ceux publiés aux petites singularités et dans nos communications.
Les travaux (le transvail) linguistiques d’@alpheratz influencent notre écriture depuis quelques années, suite à une interrogation persistante sur le paradoxe d’une écriture dite inclusive qui poursuit la binarité des genres sexués que nous remettons en cause : « iel » pour il ou elle, « celleux » pour celles et ceux, etc. ; cette binarité inhérente aux écritures qui se veulent non-genrées ne font, selon nous, que renforcer la binarité imposée par l’autorité administrative sur la notion disputée de « sexe ». Au contraire, le système « Al » proposé par @alpheratz brise cette dichotomie en prenant en compte l’ensemble du spectre existant entre les extrêmes supposés, masculin et féminin.
Sa thèse expose l’évolution du genre neutre, le vocabulaire et la grammaire créées par les locutaires, les notions de genre qui les sous-tendent, notamment la spectralité.