Forum Ouvert : faut-il en finir avec le Libre?

Les sujets sont attirants. Veux-tu que :ps: participe ?

Je me posais la question d’un côté oui, d’un autre côté, un WE de conf en ligne au printemps ça me donne envie de faire la grève et d’aller me promener au soleil ou participer à un truc avec des vrai gens. Du coup j’ai envie de participer juste pour dire choisissez un autre format faites des réunions locales, on vous accueille si chez vous y a trop de flics…
Ou alors on pourrait organiser un relais à 4 ou 5 personnes, une heure chacun.e.

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Bonjour :hugs:

sur une intention comparable :

« Suggestion : considérer le « Libre » aussi en dehors du logiciel et des contenus numériques pourrait aider sur de nombreux points de tensions (licence, éthique, contribution, accessibilité, place dans la société, toxicité de micro-communauté, etc.)
Ouvert et Libre ne sont pas la chasse gardée de la coquille de noix du logiciel »

Nous avions essayé de faire semaine dernière un atelier en petit comité plein air avec la méthode « Petite histoire, Grande histoire » (documentation ici), axée sur la Biologie (Libre) (médicaments, instruments, tests, réactifs, analyse biologique de l’environnement, bioart, gynécologie libre, etc).

Nous l’avons reporté à une date flottante à cause de la situation épidémique.

Ma petite idée, lorsque je vous écrit tout cela, se relie à ce qu’écrit @natacha : « […] autre format faites des réunions locales […] », décentralisées, asynchrones , et incarnées j’ajouterai. Sans pression de temps pour les faire, ni pression de temps pour mettre ces petites « singularités » en commun et composition ensuite afin d’avoir une chouette œuvre réflexive collective.

Suis-je compréhensible ?
Cela vous parle ?
Cela vous intéresse ?

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En fait nous sommes en train de préparer un nouveau THX pour le week-end du 21 juin. La résidence durera plus longtemps afin d’expérimenter du Temps commun, soit la semaine précédente et la semaine suivante idéalement.

J’imagine le programme suivant : la première semaine serait consacrée à préparer la rencontre, vivre ensemble et formaliser les sujets que nous aborderons par l’écriture. Le week-end sera consacrée à l’écriture. La seconde semaine sera consacrée à finaliser la publication. Défricher, explorer, formaliser.

Ta présence, @XavCC, serait bienvenue !

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Avec grand plaisir, et je serais ravi.
Ça me semble jouable pour les dates et le délais d’organisation de mon coté. Les questions sanitaires étant aussi à prendre en compte et malheureusement totalement floue à ce jour.

Pour les mesures sanitaires, nous comptons sur le maintien des règles sur les rencontres professionnelles qui semblent pour l’instant passer outre les autres restrictions. Mais effectivement il s’agit de contraintes qui évoluent tellement vite que nous spéculons sur la disponibilité des espaces de liberté, sans quoi nous ne pouvons rien anticiper.

Nous avons déjà organisé avec succès et sans contamination deux événements de travail :

  • la rencontre hivernale de l’équipe de DREAM (fin décembre 2020)
  • engagement:offdem (début février 2021)

Les deux fois nous avions une vingtaine de personnes. L’un des éléments-clés repose sur la confiance en la responsabilité des participants : pratiquer une bonne hygiène – le savon est notre ami, limiter ses contacts voire s’isoler au-moins une semaine avant la rencontre de manière à limiter les risques de contagion et détecter les symptômes à temps s’ils apparaissent ; les personnes malades sont priées de ne pas venir.

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Oui @XavCC ce serait vraiment bien de poursuivre cett réflexion à THX
Cette méthode que tu propose “Petite histoire, Grande histoire” me semble passionante et vraiment un bon outil pour aborder la question de l’organisation des communautés du logiciel libre et de résistance et aussi nos propres limites et préjugés.
Par exemple pour reprendre la question des licences ethiques qui fait l’objet du travail proposé ici, faire un point de nos expériences de ce que chacun.e a rencontré il semble permettrait d’identifier des points de transformation, éventuellement même des espaces actionnables.

Bon alors du coup j’ai lu les textes proposés en préparation à ce we de réflexion et j’aimerais proposer des commentaires qui je l’espère pourront être partagés avec les personnes qui sont sur place en visio, et peut être pourrons nous avoir des retours intéressants que nous pourrons développer ici.
@how aurait tu une suggestion pour un format intéressant qui pourrait nourrir cet échange avec les personnes travaillant en visio ce we.

Voici mes notes:

Extraits de la traduction de l’article de Mandy Henk “Le Libre est fini (Open Is Cancelled)”:

Il est temps de construire un nouveau mouvement, adapté à une époque de montée du fascisme et de justice climatique. Un mouvement centré sur les créateur⋅ices et les utilisateur·ices marginalisé⋅es. Un mouvement basé sur une théorie du changement qui ne met pas l’accent, de façon puérile et naïve, sur les documents juridiques.

Oui est temps et nous avons les outils, il ne s’agit pas de constater l’échec des outils mais plutôt des modèles organisationnels. Il semble vraiment difficile d’envisager à la fois de conserver nos privilèges de participer aux institutions et de soutenir les mouvements de résistance. Il ne s’agit pas seulement de penser ou partager des outils et des technologies mais de le faire en répondant aux besoins des personnes que nous voulons soutenir pour cela il faut travailler avec elleux au quotidien, il est nécessaire d’être au service des luttes et répondre activement aux besoins, ce n’est pas facile les personnes engagées dans les luttes n’ont pas de temps et souvent n’ont pas les mêmes points de repères que nous, mais en tous les cas tout ceci n’est pas une question de licence mais bien une question d’organisation communautaire et de choix humains…
Il faut aussi pouvoir affirmer une identité et un discours dans une communauté plus large, par exemple dans la communauté de projets et de personnes qui se retrouvent autour du protocole Activity Pub quelles valeurs affirmer, il y a des discussions sur le forum AP en ce moment avec de nombreux avis divergents notamment des différences culturelles, comment peut-on qualifier transnationalement ce qu’est un gouvernement fasciste peut-on mettre sur le même plan des dictatures en Afrique ou en Europe, comment arriver à un résultat compréhensible dans ces conversations Pour ma part je trouve déjà que l’existence de ces conversations est une avancée en soi.

Je veux voir un Internet « juste » dans son ensemble. Parce que la réalité est que, à moins de mettre la justice au centre de nos préoccupations, à moins de mettre au premier plan les besoins des groupes opprimés, tous les systèmes, tant technologiques que sociaux, que nous pourrions construire ne serviront qu’à renforcer les inégalités existantes.

Je trouve ces parole justes mais cependant très abstraites j’aimerais les mettre en lien avec nos capacités nos accès nos réseaux. Une première difficulté est de connaître ces besoins et pour cela il semble nécessaire d’entrer en conversation avec ces groupes, existe-t-il des espace ou ce dialogue est possible? Est-ce que pour se permettre d’avoir de telles ambitions la première chose ne serait pas de s’informer sur les sujets que nous ne connaissons pas, par exemple les réalisations non occidentales.

Le potentiel libérateur d’Internet – le potentiel pour organiser des communautés et construire des solidarités horizontales – ne pourra se réaliser que quand nous nous sortirons de la pensée binaire et que nous embrasserons la complexité du champ moral dans lequel nous vivons

Ceci est également vraiment abstrait, les outils propriétaires sont hiérarchisés et je ne vois vraiment pas comment Fakebooz permettrait de construire des communautés horizontales dans la durée car la structure même de l’outil est individualisante (même si f a permis d’organiser de nombreuses révoltes et mouvement populaires).
Par ailleurs, il est possible de conserver la notion de logiciel libre et sortir de cette pensée occidentale, il est par contre beaucoup plus difficile d’envisager de mettre en place une conception partagée de l’antifascisme. Par exemple si nous envisageons de penser une modalité de fonctionnement du fédiverse, majoritairement occidental devons nous discuter avec les instances Indiennes qui soutiennent ouvertement le BJP (parti historiquement fasciste) ou devons nous leur fermer la porte et alors comment rejoindre les autres espaces de résistance et faire cela ne serai-ce pas imposer une vision autoritaire qui nuit au modèle de prise de décision décentralisé?

Extraits du texte proposé par Lunar et notamment provenant des ses conférences gesticulées.

Il serait cependant illusoire de se dire qu’une licence, soit un contrat de droit, pourrait empêcher une armée ou une police d’utiliser des logiciels auxquels je participerais.

Oui sans l’ombre d’un doute c’est le cas pour tout logiciel ou autre production humaines, ils s’inscrivent dans le système en place et si leur objet n’est pas explicitement la déstabilisation des rapports de pouvoir ils nourrissent les structures en place. C’est donc dans la conception du projet que s’inscrit son objectif et pas dans la licence, la licence n’est qu’un élément de la réflexion.

question devient plutôt : si nous devons fabriquer des logiciels, comment les concevoir pour qu’ils puissent intéresser le moins possible les forces militaires ? Ou a minima, que le moindre usage militaire renforce nécessairement la population civile ?

mais dans ce cas est-ce que une partie de la réponse ne serait pas dans le modèle choisi, un certain nombre d’outil sont structurellement inutiles à la surveillance comme le p2p.

L’outil juste répond à trois exigences : il est générateur d’efficience sans dégrader l’autonomie personnelle, il ne suscite ni esclaves ni maîtres, il élargit le rayon d’action personnel. L’homme a besoin d’un outil avec lequel travailler, non d’un outillage qui travaille à sa place.

Ici, on touche à d’autres notions notamment la nécessité de l’éducation du partage des savoirs pour comprendre le fonctionnement de l’outil et pouvoir en réduire l’utilisation à des besoins clairs sans se laisser prendre dans des modèles de fonctionnement. Ces questions sont aussi facilités par l’usage de logiciels libre, c’est d’ailleurs un des arguments importants des libristes nous pouvons nous appuyer sur ces expériences pour poursuivre la compréhension des usages que nous pouvons avoir de nos outils au service de la résistance.

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J’avoue que cette requete me surprend venant de ta part. Je ne crois pas qu’il soit opportun d’utiliser la visio-conference dans ce contexte. Nous pouvons eventuellement proposer des points de rencontre pendant la premiere semaine, un pendant le week-end, et un autre durant la seconde semaine, mais j’ai du mal a envisager une participation a distance faisant usage de la visio… Nous pouvons bien sur inviter des personnes distantes a nous rejoindre sur les pads. Mais il me semble que les interactions seront plus fructueuses entre les personnes presentes.

Sinon, je suis completement d’accord avec tes notes. Pour reprendre une citation de Bernard Aspe dans son seminaire : “Ne pas travailler pour le capitalisme, c’est travailler contre lui.” Il s’agit bien ici de se positionner pour (le logiciel libre, les pratiques collectives d’emancipation, les reseaux de resistance actives, les Communs…) et ce faisant, le travail s’oppose “naturellement” au capitalisme.

Je suis bien d’accord, mais peut être pouvons nous partager quelques éléments de réflexion sur lesquels les personnes qui se réuniront en visio pourront faire des retours, éventuellement si ça leur dit.

Oui mais ce qui est visiblement difficile (d’après les différentes expériences) c’est de déterminer à quel moment on ne travaille pas pour le capitalisme et surtout de s’organiser collectivement pour le faire de façon coordonnée.

En effet. Selon Aspe il s’agit de travailler sur les contradictions du capitalisme en termes subjectifs, donc hors de sa portee. Je resume peut-etre mal son approche car j’ai seulement effleure la transcription de la seance la plus recente et je paraphrase de memoire. J’essaierai de preciser la question.

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