Du droits d'accès et de la confusion avec les outils numériques

Avec meta.neutrinet.be (une instance Discourse qui nous sert de test) on se pose la question de l’utiliser pour éventuellement remplacer ou rassembler quelques-uns des différents outils que l’association utilise dans son quotidien.

Cependant, j’ai toujours éprouvé une certaine réticence envers le mécanisme de trust levels mais aussi envers celui de la sécurité et donc de droits d’accès aux catégories qui, selon moi en tout cas, exercent une forme d’avantage, de responsabilité et d’autorité des personnes techniquement capables vis à vis des autres (appelées simple utilisateur·ice avec toute la condescendance que cela implique).

En ce qui concerne les trust levels, cette fonctionnalité de l’outil Discourse trouve ses origines dans le désir d’accompagner « automatiquement » les personnes qui participent sur une instance vers les plus en plus de droits et donc d’accès à des fonctionnalités (mais aussi du contenu comme lorsque des catégories sont conditionnées à l’un ou l’autre trust level) dont la plateforme regorge (ex: nombre de post par jour, édition du contenu d’autrui, réorganisation des sujets, modération, etc.) tout en laissant à d’autres la responsabilité de l’administration.

Ce mécanisme est disponible « en l’état » dés l’installation d’une quelconque instance.

En ce qui concerne la sécurité et les droit d’accès, cette conception est ancrée de de très nombreux outils informatiques et est en général indispensable au bon fonctionnement de ces dit outils.

Ces fonctionnalités sont également disponible dans Discourse dés l’installation d’une quelconque instance et sont appliquées « en l’état » sur des catégories comme staff ou lounge et peuvent être étendues à n’importe quelle autre catégorie ou sous-catégorie.

Soutenir une association de bénévoles qui se veut la plus horizontale possible dans son mode de fonctionnement en utilisant un outil numérique (et Discourse n’en est qu’un parmi tant d’autres), se repose fortement sur ces mêmes notions de droits d’accès mais aussi, et peut-être surtout, sur un besoin de transparence bien favorable à la confiance. Un manque de droit d’accès à l’une ou l’autre ressource risquant de créer de la confusion peut-être même de la frustration ou pire nourrir un sentiment d’injustice.

J’aimerais prendre l’exemple du Discourse de Zonneklopper, un collectif vis à vis du quel je n’ai pas pris le temps de me présenter physiquement, ce qui est probablement une erreur de ma part, mais cette « erreur » m’amène à pouvoir éttayer mon propos.

Du fait que personne ne me connaisse, la question de « qui est @tierce » m’a été posée directement (par MP comme on dit, ou message privé/personnel) et j’y ai répondu.

Cependant il m’a été fait part oralement du fait que d’autres personnes se (ou me ?) posent la même question sur le forum, ou peut-être ailleurs.

Si je n’avais pas été mis au courant oralement, je n’en aurait rien su. Certes, comme je le disais plus haut, à cause du fait que je ne me suis jamais physiquement déplacé jusque là, là étant le lieu autour duquel se développe le projet Zonneklopper. Mais tous les forums du genre ne sont pas associés à un lieu physique puisque c’est un outil qui se repose sur Internet, et donc sur les possibilités qu’offre la participation « à distance ».

Sans me déplacer et en utilisant uniquement l’outil de recherche de Discourse sur lequel je dispose d’un compte utilisateur, j’ai donc cherché le terme tierce parmi tous les sujets et commentaires pour lesquels j’ai au moins un « accès en lecture ».

Il n’y a que trois sujets sur lesquels le terme tierce apparaît et aucun ne me semble poser la question « qui est @tierce ou qui est tierce (avec ou sans @) » ou quelque chose qui y ressemble.

Alors voila, si il existe des catégories auxquelles je n’ai pas accès, que ce soit parce qu’elles seraient conditionnées à l’appartenance de mon compte utilisateur à l’un ou l’autre groupe que je n’aurais pas rejoins pro-activement en allant cliquer sur le bouton rejoindre qui leur serait associé, ou des groupes auxquels je n’aurais pas été invités parce qu’il ne seraient eux-mêmes pas publiquement visibles ou parce que le bouton rejoindre aurait été désactivé, je n’ai donc aucun « signe » qui me témoigne du fait que mon pseudo, avec ou sans @ soit utilisé dans un sujet de discussion ou leur commentaires.

Notez qu’un forum peut ou non être rendu public (accès en lecture à tout Internet) ou conditionné à la création de compte, pouvoir confié à n’importe quel visiteur ou visiteuse ou limité à la création manuelle par les personnes ayant mis en place l’outil ou disposant des droits d’administration. Il en est de même pour à peu près n’importe quel outil informatique.

Qu’il soit rendu public ou conditionné à la création d’un compte il y aura déjà des catégories comme lounge ou staff qui ne seront pas publiques (accessibles à tout Internet ou lorsqu’on est connecté si c’est un forum restreint à l’utilisation d’un compte) et auxquelles les nouveaux et nouvelles n’auront pas accès à toutes les fonctionnalités ni à celles de l’administration.

Si une gestion des droits d’accès à l’une ou l’autre des catégories est pratiquée cela peut / pourrait nourrir une certaine confusion, surtout auprès de personnes peu techniques qui ne comprennent en rien les mécanismes de sécurité, de groupe ou de droits ou qui n’ont jamais été instruites à ces fins.

Il est également important de noter que la mise en place d’un forum et donc de la gestion des droits d’accès et de la sécurité de son contenu est conditionné par le contexte dans lequel l’outil est proposé. Comprenez par là que mettre en place un outil lorsqu’on est « à l’aise » avec ces notions, devrait se faire en tenant compte du fait que les personnes qui rejoindraient une plaeteforme et qui ne connaissent pour ainsi dire rien à ces concepts sont, par essences « désavantagées ».

:question: Dans le cadre de l’exemple de Zk utilisé pour illustrer mon propos et à titre de comparaison avec ce que je suis en droit de voir comme résultats de recherche, est-ce que quelqu’un, disposant de plus de droits de lecture que moi, pourrait effectuer cette même recherche du terme tierce et en partager (ici ou ailleurs) le résultat pour qu’au fond, je sache si d’autres utilisateur·ice·s souhaitent « savoir qui je suis » et être en mesure de leur répondre ?

ps: j’ai pas trouvé mieux comme titre.

Y a-t-il une question que j’aurais loupée ?

Je ne partage pas la même vision que toi. L’origine des trust levels est une méthode (très efficace) d’anti-spam : les utilisateurs nouveaux (inconnus, trust level 0) ont peu de droits (par exemple ils sont limités à un lien par poste), cela empêche bien des robots de polluer le forum ; des utilisateurs invités par d’autres accèdent au forum avec un niveau de confiance supérieur, dépendant que qui invite (c’est usuellement TL - 1, donc si quelqu’un avec un TL 2 invite quelqu’un, l’invité béneficiera automatiquement d’un TL 1, ce qui lui permet de poster normalement.) Par ailleurs le niveau de confiance évolue automatiquement avec la participation effective de la personne et l’appréciation de la communauté : cela signifie que les personnes assidues augmentent leur niveau de confiance plus rapidement que d’autres personnes qui viendrait de temps à autre ; cela signifie aussi que plus une personne connaît effectivement la communauté du forum, plus elle accède à des capacités pour gérer cette communauté (comme les droits de modifier les titres ou déplacer les sujets au bon endroit). Je pense que cette évolution organique est très appréciable, surtout dans une grande communauté. Par défaut les niveaux de confiance évolue à peu près ainsi :
0 → 1 : 10 minutes
1 → 2 : 1 an
2 → 3 : 2-4 ans
3 → 4 : uniquement sur invitation

La possibilité de mentionner quelqu’un sans notification de la personne s’avère utile dans tout un tas de situations :

  1. une personne se plaint d’une autre auprès des modérateurs : la mentionner permet aux modérateurs d’accéder directement au profil de cette personne
  2. lors d’une discussion privée, on peut mentionner quelqu’un pour proposer de l’inviter : cela permet à chaque participant de s’assurer qu’on parle bien de la même personne
  3. il arrive également qu’on fasse référence dans une discussion à une personne pour tout un tas de raisons. Lorsque la personne a éventuellement accès à cette discussion, elle peut, comme tu l’as fait, rechercher les références la concernant.

L’usage des groupes pour limiter l’accès aux contenus me paraît également une excellente fonctionnalité car elle permet aux nouveaux arrivants de ne pas se retrouver dans un flot ininterrompu de conversations auxquelles ils peuvent avoir du mal à participer. Au contraire, avoir accès à un nombre limité de conversations permet de découvrir les rouages du forum et de la communauté qui l’habite et ainsi choisir de s’engager dans davantage de discussions selon ses propres disponibilités.

Il existe une nouvelle fonctionnalité pour rendre l’ensemble des catégories muettes par défaut, ce qui permet à des forums très diversifiés d’offrir un « lot commun » de conversation, tout en permettant des conversations vives et denses sur des sujets spécifiques qui n’intéressent que peu de personnes, sans jamais déranger les autres. C’est aussi pour cela que nous associons généralement des groupes à des catégories, de manière à laisser le choix aux personnes qui préfèrent des notifications plus espacées. Il est vrai que l’interface n’est pas toujours bien faite pour favoriser cet usage optionnel. Mais il suffit d’en parler pour entrer dans la conversation et devenir conscient de l’existence de ces espaces divers.

Le réglage de ces accès concerne peu les « personnes peu techniques » puisque seuls les groupes de modération sont capables de les mettre en place. Il s’agit d’un choix : certains forums pratiquent une horizontalité complète, d’autres préfèrent des espaces séparés. Le cas de la Lounge est particulier : il s’agit d’une catégorie seulement visible aux TL 3 par défaut. Personnellement je ne l’utilise jamais et la retire dès l’installation. Mais je comprends qu’on puisse désirer un tel espace où les membres réguliers du forum peuvent en toute confiance s’exprimer entre eux. L’orientation ici sur ps est plutôt de l’ordre du groupe de travail.

Il arrive souvent dans un groupe qu’on demande à une personne connue si elle connaît une personne nouvelle : c’est une pratique normale lorsqu’on n’a pas l’occasion de le faire en direct ou si on est un peu timide. Généralement on accueille les nouveaux arrivants ou on les enjoint à poster une introduction dans un endroit particulier du forum.

Oui…

Mais ceci dit merci beaucoup pour tes explications qui m’aident encore à mieux comprendre Discourse et qui seront utiles dans les essais que Neutrinet fait avec. :pray:

Répondre à ta demande reviendrait à violer la confiance que les utilisatrices ont de la confidentialité des discussions (messages privés ou limités à un groupe) en te donnant accès à des endroits où tu n’as pas accès. Donc moi je ne le ferai pas. Ce que tu peux faire est porter cette discussion dans le forum de Zonnklopper.be puisque c’est ce forum qui est intéressé et pas le nôtre. Je ne comprends d’ailleurs pas très bien pourquoi tu postes cette demande ici. Je trouve cette démarche douteuse. Pourquoi ne participes-tu pas directement à leur forum ? J’espère que tu perçois la problématique éthique de ta demande…

OK, je comprends bien.

Pour ce qui est de la participation de ma part, j’ai posté quelques messages et remplis mon profile, dont un lien vert le site sur lequel se trouve mon parcours. D’une certaine mesure, certes toute relative et distancielle, j’y ai donc participé.

Avec pour seule interaction d’une de leur rock star un MP avec un seul mot qui me fait mousser et qui en était le titre du message personnel qui m’a été adressé : identité

Et ce … suite à ce message de ma part à propos d’un « upgrade en intelligence collective ». Sic.


L’objet de silence…

Les gens ont besoin de temps pour assimiler des choses qu’iels ont entendues ou qu’iels veulent dire. Certaines personnes en ont plus besoin que d’autres. Nous avons expérimenté l’idée d’un objet de silence.

Définissez un objet de silence (une bouteille vide, une serviette, une salière, …) quelque chose qui est accessible à tous les membres de l’assemblée. À défaut d’un objet de silence, le fait que n’importe quelle personne lève la main pourrait avoir le même usage. Ce ne serait pas lever la main pour prendre la parole mais lever la main pour demander le silence.

L’avantage d’un objet au lieu d’une main levée, est qu’il peut être libéré après quelques secondes (à une ou deux minutes maximum).

L’objet redevient disponible et les discussions peuvent se poursuivre.

Si un silence plus important semble nécessaire, c’est peut-être le moment de faire une pause.

En effet, on a l’habitude des meneurs et des meneuses, des pouvoirs délégués à d’autres, des experts et des expertes et aucune patience parce qu’il y a toujours une urgence et on est souvent assommé·e·s d’avis, de points de vues et d’idées.

Le silence, à mon sens, est le seul véritable outil de l’écoute et l’écoute et une clé importante.

Entre Ce que je pense, Ce que je veux dire, Ce que je crois dire, Ce que je dis, Ce que vous avez envie d’entendre, Ce que vous entendez, Ce que vous comprenez… il y a dix possibilités qu’on ait des difficultés à communiquer. Mais essayons quand même… B. Weber

Qui plus est, dans d’autres groupes, en lieu et place du groupe, c’est la division suivi d’un rassemblement (à la manière d’une respiration) qui est utile. À plus de 5 personnes ça devient difficile alors autant choisir des sujets, se les répartir, se donner 45 minutes (peut-être plus mais attention à l’attention), désigner une personne qui racontera (rapportera) l’avancement du petit groupe à l’ensemble, faire une pause, écouter les raporteur·euse·s (sans discuter) et recommencer si nécessaire.

Et … c’est gratuit. :kiss:


Donc voila, c’est bien comme ça.
Merci. :kissing_heart:

@tierce je propose que tu fasse tes suggestions d’organisation et si tu le souhaite une réclamation sur le site de zonnklopper ou il y a une équipe de modération qui peut s’en charger.