Note dul traductaire
Ce qui suit est ma traduction de la déclaration éponyme publiée fin novembre en espagnol suite à la Rencontre Internationale Antifasciste de Caracas qui rassemblait 1200 déléguæs issuz de 76 pays – qui ne sont pas énumérés dans cette déclaration, ni le mode de délégation employé ou l’extraction de ces déléguæs.
J’ai choisi de la traduire dans le français neutre non-binaire proposé par @alpheratz pour sa systématisation de l’agenrement des propositions non épicènes. Vous verrez donc ci et là des variations parfois surprenantes de pluriels en -z ou l’emploi de æ ou d’autres poseraient des points médians. Cela, je crois, ne gêne pas la lecture et rend le propos plus acceptable pour l’ensemble des personnes quelle que soit leur expression de genre.
Bien qu’antifasciste moi-même, je place cette traduction derrière cette introduction car j’y vois des biais malheureux qui, polarisant le monde selon un angle désuet selon moi, en rendent certains points caduques et rendent l’ensemble bringuebalant malgré une intention louable. Cette critique devrait servir à l’article 8 visant à approfondir la (re)connaissance du fascisme.
Je pense notamment à l’article 3 qui commet l’erreur fatale de prendre parti dans un conflit où aucun des belligérants ne devrait être soutenu : car si l’øn se place contre le fascisme, et pour la paix dans le monde, øn ne peut pas prendre parti dans une guerre entre impérialistes ; ni ne peut-øn décemment pas pænser que la Russie de Poutine porte l’héritage de l’Armée Rouge qui a certes fortement contribué à la chute du Nazisme ; si ce n’est que Poutine, comme Staline, est un tyran réactionnaire qui n’hésite pas à sacrifier son peuple à ses intérêts militaires, pour ne pas dire mafieux. L’URSS de Staline, d’ailleurs, a bien peu de choses à voir avec celle, presque mort-née, d’avant l’écrasement de la Révolte des Marins de Cronstadt par les Bolchéviks, et le maintien jusqu’à ce jour d’un tel imaginaire parmi les milieux antifascistes relève au mieux de l’idolâtrie. Je reste cependant d’accord avec l’accusation qui est faite dans cet article de « la machinerie expansionniste et guerrière de l’OTAN » : sans cela, ni le sabotage de la fourniture de gaz de la Russie vers l’Europe, cette guerre en Ukraine n’aurait pas eu lieu.
De la même manière que l’antifascisme « du Sud Mondial » exprimé ici relève d’une certaine idolâtrie du Communisme historique, encore vivace au Venezuela, l’atlantisme européen relève plus de l’aveuglement doctrinaire néolibéral que d’un quelconque intérêt historique, puisque les USA ont coutume de tenter par tous les moyens de détruire toute union européenne : par l’investissement, l’espionnage, les guerres, le sabotage, etc. Malheureusement le pouvoir ici ou là-bas regorge de la même suffisance et entretient la même corruption.
Ce mythe de la continuité politique reste un boulet à remettre en question et rejeter pour pænser librement de nouveau. Les articles 9. et 11. notamment, montrent également un biais cognitif dont nous, hackers, sommes en partie responsables, n’ayant pas été capables d’établir les liens nécessaires avec ces mouvements « d’en bas » et hors du Nord Global. Le récent appel du CCC à combattre le fascisme encouragera sans doute l’établissement de tels ponts, auquel nombre d’organisations discrètes et aussi les petites singularités s’attachent fortement depuis quelques années déjà.
À bas le fascisme, quelle que soit sa couleur, à bas la guerre ; tant que les frontières existeront les fascistes seront là pour en tirer les dividendes.
– hellekin
Déclaration Antifasciste de Caracas pour un Monde Nouveau
Traduction de la déclaration finale de la rencontre internationale antifasciste dans la ville de Caracas, Venezuela, le 28 novembre 2024. Source : kavilando.org
Ajourd’hui nous, 1100 (sic) déléguæs de 76 pays, célébrons à Caracas la Rencontre Mondiale de l’Équipe Promotrice de l’Internationale Antifasciste, avec l’objectif d’assoir les bases solides qui permettent de créer une structure organique mondiale puissante qui vainque et éteigne définitivement le Fascisme, le Néofascisme, le Sionisme et les expressions similaires.
L’Internationale Antifasciste s’inspire des principes de l’internationalisme révolutionnaire afin d’articuler la lutte de tous les peuples du Sud Mondial pour préserver la vie, sauver l’espèce humaine et la planète du fascisme, du néo-fascisme, du sionisme et d’expressions similaires. Nous considérons que le retour de ces aberrations historiques constitue la plus grande menace que le monde affronte aujourd’hui.
Nous devons nous accorder sur des actions solidaires et contraignantes pour criminaliser les discours de haine, le fanatisme extrémiste, la xénophobie, la misogynie, l’aporophobie, le revanchisme, la violence, la mort et toutes les formes d’anéantissement des différences poursuivies par le fascisme.
Nous exprimons notre volonté et notre enthousiasme les plus fermes pour créer de nouvelles formes de solidarité, en promouvant des actions de résistance qui nous permettront de former un grand bloc historique pour transformer le destin en conscience. C’est pourquoi nous sommes réuniz ici aujourd’hui pour baptiser Caracas l’épicentre de la lutte mondiale contre le fascisme. À cette fin, nous, peuples libres et défenseurs d’un monde nouveau, constituons une Équipe de Promotion de l’Internationale Antifasciste.
Ainsi en ce jour du 28 novembre 2024, depuis Caracas au Venezuela, terre de Simón Bolívar et Hugo Chávez dirigée avec vaillance par le président Nicolas Maduro, après un intense et fructueux chemin parcouru ensemble, nous clôturons la présente Rencontre résoluz à présenter au monde La Déclaration Antifasciste de Caracas. Une déclaration qui aspire à dépasser la phase de diagnostic sur le fascisme, le néofascisme et les expressions similaires pour passer à combattre activement et collectivement ce dangereux expansionnisme. En ce sens, l’assemblée formée de mille deux cents déléguæs de 76 pays, DÉCLARONS :
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Notre engagement pour la démocratie populaire, participative et protagoniste des peuples, comme axe fondamental pour la promotion de la Paix Mondiale, la résolution pacifique des conflits et la défense de la souveraineté des peuples.
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Nous exigeons la cessation immédiate de toutes les formes de violence et les crimes d’agression contre les peuples victimes du sionisme, y compris l’occupation illégale de leurs territoires, les pratiques néocoloniales et la violation de leur droit à l’autodétermination. Nous incitons tous les peuples du monde à agir pour mettre fin à ce génocide et soutenir les aspirations légitimes de souveraineté, de liberté et de justice des peuples. Pour tout cela, nous plaidons pour la reconnaissance internationale, pleine et immédiate de l’État de la Palestine et pour la souveraineté du Liban.
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Appuyer une solution pacifique du conflit belliqueux instigué par la machinerie expansionniste et guerrière de l’OTAN en Ukraine, contre la Fédération de Russie. Nous incitons a toutes les forces humanistes et progressistes du monde à rejoindre tous les efforts pour préserver la sécurité stratégique de toutes les nations et éviter un conflit nucléaire.
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La sauvegarde des expériences historiques de lutte de tous les peuples du monde contre le fascisme et les démocraties libérales bourgeoises. En particulier, nous revendiquons l’épopée de tous les peuples de l’ex Union Soviétique dans la victoire contre le nazi-fascisme, qui défendirent la liberté et la culture de l’humanité contre la barbarie nazi.
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Nous condamnons toutes les formes de guerre et d’interventions imposées par les puissances impérialistes qui cherchent à déstabiliser et subjuguer les peuples du monde.
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Notre rejet de l’impérialisme comme promoteur structurel du fascisme par le semence constante de la peur et de la terreur dans les sphères économique, politique, militaire, technologique, culturelle et sociale. L’impérialisme prétend en ceci assurer son hégémonie, l’exploitation des peuples et le sac des ressources naturelles et stratégiques de la planète.
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La défense de l’éducation et la construction d’un MONDE NOUVEAU, plus sensible et humain, multipolaire et polycentrique se sème et se récolte par l’éducation comme praxis de transformation sociale, connectant ainsi l’université à nos peuples.
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Établir un groupe de réflexion qui approfondisse la recherche, l’étude et la formation pour décoder les multiples mutations du fascisme et réussir à neutraliser ses diverses stratégies et tactiques.
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Réunir un mouvement de technologistes informaticiens et de systèmes qui nous permette de défier les algorithmes et les réseaux de communication contrôlées par les pouvoirs économiques.
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L’Internationale Antifasciste est convaincue que nous devons faire usage de stratégies de communication hybrides qui incluent les technologies émergentes mais aussi les traditionnelles, y compris les pancartes, les fresques et les tracts. Nous devons nous rencontrer face à face pour discuter et générer des processus révolutionnaires, suscitant l’humanité dans toutes nos communautés.
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Nous assumons l’écosystème nouveau et mutant des réseaux idéologiques digitaux (mal nommés réseaux sociaux) comme un défi épistémique et, à la fois, pratique. Bien que leurs contenus soient des marchandises idéologiques au service de la reproduction métabolique sociale du système capitaliste, c’est également clair qu’ils peuvent faciliter la création de réseaux pour débattre, rechercher et actualiser nos politiques de défense cognitive. Pour cela, nous souhaitons promouvoir un usage critique, actif, efficace et responsable des technologies émergentes, promouvant des initiatives pour contrecarrer la désinformation et l’incommunication productrices des atrocités de la guerre cognitive et des campagnes de haine contre nos peuples. En ce sens, nous nous déclarons en lutte permanente contre les centres hégémoniques promoteurs du fascisme depuis les plateformes technologiques et les corporations transnationales de la communication et des réseaux numériques.
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Nous devons reprendre avec beaucoup de force la défense des droits humains. Nous exprimons notre condamnation devant toutes les formes de violation des droits humains perpétrés par l’impérialisme à travers le fascisme, le néofascisme, le néocolonialisme et d’autres formes d’oppression dirigées à subjuguer des nations souveraines et saper le bien vivre de nos peuples.
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Implémenter des politiques et des actions de solidarité avec la Palestine, Saharaui, Cuba, le Nicaragua et le Venezuela, et contre les actions unilatérales.
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Notre unité doit être nationale, régionale et mondiale. La lutte doit nous trouver organisæs, au coude à coude, dans une ample diversité qui inclue les luttes ouvrières dans les pays qui affrontent le fascisme et les politiques génocidaires néolibérales.
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L’Internationale Antifasciste, ainsi que la récente proposition du Festival de la Jeunesse qui se tiendra les 8, 9 et 10 janvier 2025, non seulement y adhère mais appelle également au Grand Festival des Fêtes des Mouvements pour l’Humanité de l’Internationale Antifasciste avec la présence et la participation de toutes les chapitres sectoriels et régionaux, dont les conclusions seront présentées au Grand Plénum de l’Internationale Antifasciste en tant qu’organe de décision politique le plus élevé de l’Internationale.
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Constituer l’Observatoire Mondial contre le fascisme, le néofascisme, le néocolonialisme et les autres formes d’oppression, un organisme international chargé de surveiller, d’enquêter et de dénoncer les agressions impérialistes et fascistes, de soutenir les pays victimes de ces formes de violence et de renforcer la coopération entre les différents parlements afin de défendre la souveraineté des peuples.
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Créer le Secrétariat Exécutif du Mouvement de l’Internationale Antifasciste, dont le siège serait à Caracas, en tant qu’organe chargé de coordonner les aspects organisationnels, communicationnels et idéologiques de l’organisation, en assurant le suivi et l’articulation effective de l’action politique.
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Convoquer une réunion d’intellectuels et d’universitaires en janvier pour officialiser la création d’un groupe de réflexion, appelé Forum de Caracas, chargé de la réflexion stratégique et de l’élaboration de propositions pour la lutte antifasciste.
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Créer un réseau de juristes liés à l’Internationale Antifasciste, afin d’apporter un soutien juridique aux actions impulsées par l’organisation.
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Nous nous engageons à fonder des équipes de travail de l’Internationale Antifasciste dans les 76 pays participant à cette réunion mondiale, en tant que plateforme organique pour garantir la victoire dans la bataille définitive contre le fascisme, le néofascisme, le sionisme et les expressions similaires.
La base de notre travail unifié doit être la Déclaration Antifasciste de Caracas pour un Monde Nouveau.
L’HUMANITÉ OU LE FASCISME !