Contre la logique de la guillotine

https://crimethinc.com/2020/04/05/contre-la-logique-de-la-guillotine-pourquoi-la-commune-de-paris-a-brule-la-guillotine-et-nous-devrions-faire-de-meme-1

Je pense que ce texte est d’autant plus important que moi même, pour illustrer un jeu de mots que je continue toutefois de revendiquer (« Don’t say bottom-up, say topless. ») j’avais utilisé une guillotine. Depuis ce moment-là je suis revenu sur ce point, cependant je n’avais rien vu de tel que ce texte qui explique bien l’erreur de faire ce geste car L’État peut tuer, mais ne peut pas donner la vie.

D’autres citations issues du texte ci-dessus vont dans le même sens et, je crois, dans le sens qui se dégage de l’idée que nous tentons ici de partager et de renforcer : prendre soin…

« Faites confiance à des visions qui ne comportent pas de seaux remplis de sang. » – Jenny Holzer

La pire punition que l’on puisse infliger à celles et ceux qui nous gouvernent et nous surveillent aujourd’hui serait de les obliger à vivre dans une société où tout ce qu’ils ou elles ont fait est considéré comme embarrassant – de les obliger à siéger dans des assemblées où personne ne les écoute, de continuer à vivre parmi nous sans aucun privilège particulier en pleine conscience du mal qu’ils et elles ont fait. Si nous fantasmons sur quoi que ce soit, imaginons que nos mouvements soient si forts que nous n’aurons guère besoin de tuer qui que ce soit pour renverser l’État et abolir le capitalisme. C’est ce qui fait notre dignité de partisan·e·s de la libération.

Si nous recherchons la transformation plutôt que la conquête, nous devrions évaluer nos victoires selon une logique différente de celle de la police et des militaires que nous affrontons.

« Donner de l’espoir au grand nombre d’opprimé·e·s et de la peur au petit nombre d’oppresseurs, c’est notre affaire ; si nous faisons le premier et donnons de l’espoir au grand nombre, le petit nombre doit être effrayé par leur espoir. Sinon, nous ne voulons pas les effrayer ; ce n’est pas la vengeance que nous voulons pour les pauvres, mais le bonheur ; en effet, quelle vengeance peut être prise pour toutes les souffrances que les pauvres ont endurées pendant des milliers d’années ? »
– William Morris, « How We Live and How We Might Live »

Nous répudions donc la logique de la guillotine. Nous ne voulons pas exterminer nos ennemis. Nous ne pensons pas que le moyen de créer l’harmonie est de soustraire au monde tou·te·s celles et ceux qui ne partagent pas notre idéologie. Notre vision est celle d’un monde dans lequel de nombreux mondes s’intègrent, comme l’a dit le sous-commandant Marcos – un monde dans lequel la seule chose qui est impossible est de dominer et d’opprimer.

1 Like

C’est curieux j’étais dans ces réflexions là aussi ce matin en relisant le petit pamphlet je sens que ça vient qui critique des vues par trop condescendantes d’une révolution qui pourrait se faire sans violence, spontanément… Une des critiques est que pour permettre un changement il faut comme on le sait historiquement de l’organisation et un rapport de force.
Je trouve que le texte de crimethinc est juste, sans guillotine oui, sans vengeance non plus, mais cela n’exclue pas le rapport de force et surtout l’organisation.

"Seule la lutte mettra un frein aux politiques que les États déploient en réponse à la pandémie, car au-delà de l’urgence médicale (contenir le virus), les mesures de confinement comme celles prises pour maintenir la production, au risque hier comme aujourd’hui de la santé de celles et ceux qui l’assurent, nous alertent sur ce qui reste une nécessité pour le pouvoir : « tout changer pour que rien ne change ».

"À l’inverse, bousculer l’ordre des choses suppose de tenir ensemble une multiplicité d’éléments que l’on tend généralement à séparer, et requiert ainsi une attention constante aux enchevêtrements entre prolifération des maladies contagieuses, surexploitation des terres, agro-business, privatisation de la recherche, monocultures d’animaux pour la consommation, hyperproduction, extractivisme, hyperconsommation, patriarcat, processus de racialisation, genres, capitalisme, impérialisme."

source Francoise Vergès Le travail invisible derrière le confinement, capitalisme, genre, racialisation et covid-19.

1 Like