Clés de détermination

Tres interessant, merci pour ce texte.

Je pense qu’il est bon de decrire et partager ce mal etre qui, a mes yeux et naivement, vient probablement de la recherche de simplicite permanente mais aussi du besoin de certains de toujours se mettre en valeur pour dominer.

Je me demande si les bifurcateurs ne sont pas victimes d’une notion de hierarchie, se “hisser” toujours plus “haut”, completement fictive. A savoir si un systeme existe, si des classes existent, faire croire a la fiction que rejoindre ces classes dominantes donne acces a la securite et au bonheur permet encore de creer un controle, donc une domination.

La systeme scolaire, dont sont issus ces etudiants pour AgroParisTech ont j’imagine continues toujours “mieux” car le systeme scolaire est “simple”. Il y a des notes, ces notes permettent de savoir si on passe a l’annee suivante, ou non, et des concours avec encore plus de notes permettent de savoir si on peut, ou non, entrer dans une ecole “prestigieuse” qui permettra de rejoindre une classe dominante donnant acces a la securite et au pouvoir. Bref, il y a une metrique objectivee qui nous suit au cours du temps et donc un “bon” etudiant va optimiser son temps et ses ressources contre cette metrique.

En revanche au fur et a mesure que l’etudiant va acquerir non seulement des competences techniques il va a son plus grand regres decouvrir l’ensemble des mensonges que le systeme repete, du Pere Noel (avec le Pere Fouetard) a travers justement des contes et legendes jusqu’a l’idee meme de consumerisme au coeur du systeme capitaliste, j’achete donc je suis.

Bref, le piege est simple, on optimise pour avoir la “meilleure” place mais malheureusement la fiction ne tient pas tres longtemps et on se retrouve alors desempare. Comment survivre, literallement, dans un systeme qui n’existe pas.

Ce texte me fait donc penser a Les transclasses ou la non-reproduction - Chantal Jaquet - Hors collection - Format Physique et Numérique | PUF (2014) ou justement ce “progres” dans le systeme educatif se retrouve face a un vide profond, paradoxalement plus ce progres a ete grand, supporte par un ensemble de privileges, plus ce vide le sera aussi.

Je pense donc que nous devons tous faire particulierement attention a de simple petits mots comme “se hisser” ou “progres” ou “hierarchier” ou “echelle” qui, comme les notes du systeme scolaire ou l’argent du compte en banque, ecrasent tout sur 1 seule dimension qui permet un classement entierement fictif servant unique la domination et la promotion d’un systeme qui lui-meme nous ecrase.

Edit : pour une conclusion plus positive ma perspective, personelle et naive, pour tout de meme simplifier, car c’est un besoin constant vu les ressources limitees, vise a optimiser pour l’agentivité (ou “agency” en anglais) pour moi et mon entourage.

Edit2 : mon interet pour l’agentivité vient en particulier de “Amusing ourselves to Death” de Neil Postman Fabien Benetou's PIM | ReadingNotes / AmusingOurselvesToDeath (mes notes sur ce livre) et de son “information/action ratio”. Cela me fait me demander si, en perspective de ce texte et de cet example AgroParisTech si trop souvent l’education ne reste pas trop abstraite et permet uniquement de s’inserer efficacement dans un syteme deja etabli sans avoir les clefs pour le et se remettre en question. Est-ce qu’une education professionelle, meme si “elitiste” ne reste pas beaucoup trop limite et ne permet que de ne devenir qu’un maillon, meme si un maillon conscient ce qui cree donc cet crise existentielle individuel, meme si a grande echelle, et donc ces transclasses en doute et ces bifuracteurs.